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EGYPTE : DES FRERES MUSULMANS CONDAMNES A MORTS AVEC LEUR GUIDE

EGYPTE : DES FRERES MUSULMANS CONDAMNES A MORTS AVEC LEUR GUIDE

Un tribunal d’exception au Caire a prononcé lundi 4 mars la peine capitale à l’encontre de huit dirigeants des Frères musulmans, dont le guide suprême de la confrérie, désormais interdite en Égypte, pour leur implication dans des violences survenues en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’actuel chef d’État, Abdel Fattah Al-Sissi.

La Cour suprême d’urgence de la sûreté de l’État a déclaré la peine de mort pour le guide suprême Mohammed Badie, aujourd’hui âgé de 80 ans, ainsi que pour plusieurs autres figures du mouvement de M. Morsi, notamment Mahmoud Ezzat, Mohammed El-Beltagy et Safwat Hegazy. Ces hommes ont déjà été condamnés, parfois à mort, dans d’autres affaires au cours des dernières années.

Dans cette affaire, connue sous le nom « des violences de la route Al-Nasr », la cour a également condamné 37 autres accusés à la réclusion à perpétuité, tandis que treize autres ont écopé de peines de dix à quinze ans de prison, selon le quotidien d’État Al-Ahram.

L’Égypte a été en 2022 le quatrième pays au monde en termes d’exécutions, selon Amnesty International. Les juges égyptiens ont prononcé cette année-là 538 condamnations à mort, le chiffre le plus élevé au monde. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Sissi a mené une répression brutale contre l’opposition, en ciblant notamment les Frères musulmans, dont des milliers de partisans ont été emprisonnés.

Fondée en Égypte en 1928, la confrérie, désormais interdite dans le pays mais ayant des ramifications bien au-delà de ses frontières, a longtemps été le principal mouvement d’opposition en Égypte, malgré une répression constante. Elle avait même remporté les premières élections libres après les « printemps arabes » de 2011. Cependant, un mois après la destitution de M. Morsi, des centaines de ses partisans avaient été tués lors de la dispersion de leurs rassemblements au Caire le 13 août 2013, la police les accusant d’être armés. Depuis lors, des milliers de membres des Frères musulmans ont été condamnés à des peines allant de quelques années de prison à la peine de mort, tandis que d’autres se sont exilés, et plusieurs de leurs dirigeants, dont M. Morsi, sont décédés en détention.

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