KENYA : JEÛNE MORTEL ORCHESTRE, RESTITUTION DES CORPS DES VICTIMES

Le processus de restitution des corps des victimes du jeûne mortel orchestré par un pasteur au Kenya a débuté, près d’un an après la découverte des premières victimes. Les premiers corps ont été remis aux familles, marquant une étape dans la longue quête de justice et de réconciliation pour ces tragiques événements.

Depuis avril 2023, les fouilles dans la forêt de Shakahola ont permis la découverte de 429 corps, victimes des prêches extrêmes du pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie. Celui-ci encourageait ses adeptes à jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde qu’il annonçait pour août 2023.

Les autopsies ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim, bien que certaines aient été victimes de violences physiques. Le processus d’identification des corps, basé sur l’ADN, a pris près d’un an en raison de divers retards logistiques.

Le pasteur Mackenzie, détenu depuis avril 2023, est poursuivi pour des accusations graves telles que le terrorisme, la torture et la cruauté envers les enfants. Cette affaire, qualifiée de « massacre de Shakahola », a mis en lumière des défaillances dans le système judiciaire et policier du Kenya, les autorités ayant été alertées des agissements du pasteur à plusieurs reprises par le passé.

Les critiques ont également ciblé le gouvernement pour son manque d’action préventive face à de telles pratiques extrêmes. En réponse, le président William Ruto a ordonné un examen du cadre légal régissant les organisations religieuses, mais toute tentative de réglementation se heurte à une opposition fervente au nom de la liberté de culte.

La transformation de la forêt de Shakahola en « lieu de mémoire » est annoncée comme un moyen de rappeler aux Kényans et au monde entier les tragédies survenues dans cette région.